L’envers du décor
Horreur à l’hôtel
Une femme sans histoires, à la vie bien réglée, va vivre la pire journée de sa vie, celle de l’annonce de sa mort imminente.
Pourquoi a-t-elle décidé de faire du zèle ? Sa journée de travail terminée, elle aurait pu rentrer se reposer chez elle. Comme à son habitude, elle aurait pris le bus avec ses collègues de travail et elles auraient papoté de tout et de rien, mais surtout de rien.
Sans son don lui permettant de voir l’envers du décor, elle ne se serait pas retrouvée séquestrée. Elle n’aurait pas en ce moment un gros pervers à moitié nu allongé sur elle, sans personne pour venir à son aide.
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Extrait
L’envers du décor
Si j’avais su ce matin que j’allais vivre la pire journée de ma vie, celle où j’apprendrais ma mort, je serais restée couchée.
Je me revois dans la première chambre. Comme à mon habitude, après avoir tout mis au propre, j’ai scruté la pièce en la regardant dans le miroir qui fait face au lit.
Je commence à être douée au jeu des 7 erreurs, pour repérer les anomalies entre les reflets et le réel.
Dans le miroir, le verre posé sur la table de nuit était bien à sa place, mais il y en avait un second qui recouvrait le sol, cassé. Les débris éparpillés.
J’ai donc poussé le vrai verre un peu plus loin du bord pour que le maladroit qui allait venir ce soir ne le casse pas.
Je me suis mise à la recherche d’autres anomalies dans le miroir. Je me suis collé la tête contre le mur pour que rien ne m’échappe, aucun angle. Heureusement, personne ne m’a jamais surprise dans cette situation.
À un moment, j’ai fait un faux mouvement. J’ai senti une brûlure soudaine dans le cou. Je venais de me faire un torticolis.
C’est pas permis de travailler dans des conditions pareilles. Une femme de ménage ça doit sans cesse se baisser, soulever, attraper, se retourner, on n’arrête pas. Je craignais que la douleur persiste plusieurs jours.
Le torticolis était tout frais et m’obsédait. Heureusement, il a fini par se faire discret dans la matinée. Mais sur le moment, j’étais distraite. En sortant, pour un peu j’en oubliais d’éteindre la lumière.
J’aurai dû réagir à ce moment, me souvenir que la lampe n’était pas allumée dans le miroir. Ou alors ne pas m’en souvenir du tout. Peut-être que tout simplement, je devrais être moins consciencieuse, je serais payée de la même façon en fin de mois. Ce n’est pas pour les remerciements que je reçois après tout. On n’a pas de pourboires, nous, pas comme les portiers, juste les engueulades. Mais tout cela ne serait pas arrivé si tout simplement je n’avais pas ce don bizarre, celui de voir l’envers du décor.
…
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