Eau bénite

Horreur caniculaire – épisode 1

Couverture Eau bénite

Une vague de chaleur sans précédent s’abat sur le pays. La sécheresse, compagne fidèle, suit ses pas et s’expose au grand jour. L’eau est devenue une marchandise que l’on se procure au marché noir.

Pour mettre la main sur une source sûre, Max met les doigts dans l’engrenage d’une organisation clandestine. Sa soif de sécurité se retourne contre lui. La perfidie des hommes le transforme en pantin, l’obligeant à mettre sa propre vie en danger pour sauver un être cher.

Le soleil ramollit les esprits, et Max n’échappe pas aux effets de la chape de plomb. Comme tout le monde, ou presque. Les gros bras du crime organisé sont étrangers aux affres de la chaleur et ne souffrent pas d’intrigantes hallucinations serpentines contrairement à Max.

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Extrait

Eau bénite

Max lève des yeux étonnés vers le dealer. La chaleur étouffante l’oblige à garder la bouche entrouverte, à la recherche d’air, lui donnant des airs ahuris. Le dealer tarde à répondre, le regard fixe, l’air hautain.
– Quoi ? finit-il par dire.
– Je croyais que c’était 100…
– Ça, c’était la semaine dernière…

La sueur suinte de son front et s’accumule sur le promontoire formé par ses arcades. Max cligne des yeux, les perles de sueur s’abattent, troublant sa vue. L’intense éclat du soleil magnifié par les gouttes l’éblouit. Il s’essuie le front avec le bas de son t-shirt gorgé d’humidité, et s’éclaircit la vue.

Le dealer n’a pas l’air de souffrir de la chaleur. Il porte un bandana blanc sur la tête, mais ne donne pas l’impression d’en avoir l’utilité. Pas une seule goutte ne transpire et son souffle lent respire la sérénité.

… et devine quoi ? On n’est pas la semaine dernière ! En plus t’arrives les mains dans les poches, tranquille. Pas de Jerrycan, ça veut dire que tu craches.

Max resserre machinalement ses doigts sur sa liasse de billets de 10.
– Aboule les ronds ou t’as queutchi !
L’homme accompagne ses paroles en réclamant son dû d’une main. La paume en l’air, il rabat de deux petits coups bref ses doigts joints.

L’esprit embrumé de Max rend sa réflexion difficile. L’asphalte fumant exhale à longueur de journée son haleine odorante de pétrole, des vapeurs étourdissantes. Les effluves respirés lui montent à la tête, le maintenant dans un léger état second, un ravissement béat engourdissant ses facultés. La sensation serait tout à fait agréable s’il n’y avait cette odeur prenante, entraînant des ondées de nausée à force de l’inhaler.

À quoi tu joues ? Paye… Max écarquille les yeux pour se réveiller l’esprit et glisse sa main dans la poche arrière de son jean. Il force une moue désabusée.
– Je ne suis pas un distributeur de billets, dit-il à mi-voix en grognant vers ses pieds.

Sa main effleure la surface lisse d’une photo dans sa poche. Il l’avait oubliée. Ses doigts s’attardent dessus. Des étincelles de bonheur évanescent fusent et se noient dans son regard chargé de mélancolie.
Sa main saisit deux billets et refait surface. Il les ajoute à la petite liasse, sa main claque dessus. Il tend à demi les billets.

Le dealer pince la liasse du bout des doigts, et la libère d’un coup sec. Il la positionne dans la paume d’une main, et de l’autre fait courir deux doigts à son extrémité. L’index amène avec lui un billet pour l’ajouter à ceux déjà comptés et attend une fraction de seconde son inséparable compère, le majeur, qui accompagne le billet suivant avant de repartir pour un tour. Le bruissement du papier froissé excite les oreilles de Max.
– 1, 2, 3… 12

Max voit les billets défiler du coin de l’œil. Allez ! Tu vois bien qu’il y a le compte.
Ennuyé, son regard se perd dans le vague, englouti par la chaussée inondée de goudron ramolli d’où suinte une sueur collante. Des bouffées de chaleur s’en élèvent sans discontinuer en suivant des rythmes chaotiques.

Les tracés difformes aux contours presque invisibles frétillent sous ses yeux hallucinés. Ils s’organisent pour donner naissance à des boyaux cristallins se déployant vers les cieux. Des dizaines de colonnes ondoyantes comme autant de serpents.

Max ferme les yeux en appuyant deux doigts à la commissure des paupières. Il chasse les errements extravagants de son esprit et rouvre les yeux. Les vapeurs serpentines ont disparu, laissant à nouveau place aux formes tourmentées.

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