L’eau qui dort
Horreur à la piscine
Quoi de plus reposant que des vacances en famille passées à se prélasser et à se rafraîchir au bord de la piscine de l’hôtel ?
Ne manquez pas de respect aux anciens, ne montrez pas les gens du doigt, ne vous moquez pas des gens, ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse. Peut-être que le jeune Paul aurait dû prêter un peu plus attention à ces paroles.
Paul croit reconnaître une sorcière en la personne d’une vieille dame et raconte à qui veut l’entendre que dans la piscine se trouve un visage qui cherche à l’aspirer. Personne ne lui prête attention, lui même finit par ne plus y croire. Pourtant, s’il avait raison ?
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Extrait
L’eau qui dort
Les portes de l’ascenseur s’ouvrent libérant des cris stridents. Une petite fille et un jeune garçon, autour d’une dizaine d’années chacun, se font face et se crient dessus. Deux adultes se tiennent derrière eux, impassibles. Ils ont les bras chargés, serviettes au bras, crème solaire à la main, et lunettes de soleil posées sur le haut du front.
Les adultes traversent le hall à grands pas, se dirigeant vers l’accueil. Les deux enfants ont cessé leurs cris et suivent en trottinant tout en se poussant légèrement.
La femme pousse son mari du coude.
– Allez, dis-lui.
– Euh, on a été dérangés la nuit dernière, quelqu’un s’est mis à crier au milieu de la nuit.
– C’est honteux, dit la femme, on est venus en vacances pour se reposer.
– La direction vous prie d’accepter ses excuses, mais les cris venaient du camping qui se trouve à 500 mètres de là. Le son porte loin.
– Mes deux petits anges ont mal dormi, dit la femme se mettant à sourire en tournant la tête vers ses enfants.
– Cela ne se reproduira pas, Madame.
La petite fille se met sur la pointe des pieds pour tenter de regarder l’homme caché derrière son comptoir. Son frère en profite pour lui tirer les cheveux. La réponse ne tarde pas, elle réplique en lui griffant le bras.
Les deux enfants prennent rapidement refuge derrière la jambe du parent le plus proche.
– Paul ! Aline ! Arrêtez ça tout de suite ! dit la mère.
La famille traverse le hall en direction de la sortie donnant sur l’arrière de l’hôtel. Les adultes poussent les portes vitrées, l’air de l’extérieur est aspiré, et une brise chaude leur caresse le visage. Les sourires apparaissent un court instant. Face à la forte luminosité, les adultes rabaissent leurs lunettes de soleil, tandis que les enfants grimacent face à l’agression, fermant à demi les yeux.
Ils traversent à vive allure la terrasse en bois du bar de l’hôtel, marchant droit sur la piscine se trouvant à une dizaine de mètres au-delà.
Sur les petites marches séparant les aires du bar et de la piscine, ils croisent une vieille dame vêtue tout de noir. Ses habits amples lui recouvrent bras et jambes tout en élançant sa silhouette mince. Son visage est à demi dissimulé par l’ombre projetée par son large chapeau de paille, mais ne cache pas son nez cassé et son gros grain de beauté posé comme une mouche près de la bouche.
Paul reste en arrière, il fixe la femme un instant avant de la pointer du doigt. Il se met à crier.
– Eh, regardez, regardez tous ! Il y a une sorcière, une méchante sorcière.
Les parents se retournent, les gens assis aux tables font de même. Par réflexe, les regards se dirigent vers la femme, mais très vite se posent sur le jeune garçon.
Paul regarde autour de lui, croise les nombreux regards, sourit malicieusement, et reprend de plus belle.
– Ah, qu’est-ce qu’elle est moche ! Elle est pas belle.
…
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