À bras raccourcis

Horreur en forêt

Couverture À bras raccourcis

Il est des endroits en forêt où il vaut mieux ne pas s’arrêter pour se reposer ou pique-niquer. Vous ne regarderez plus la forêt du même œil lors de votre prochaine balade.

Le loup a été réintroduit dans la forêt, les randonneurs le craignent. Pourtant, il est des choses bien plus dangereuses dont ils devraient se méfier. La forêt observe les randonneurs, s’amuse avec eux, avant d’effectuer un prélèvement. Un droit de passage au prix élevé.

Quelques randonneurs malchanceux vont découvrir à leurs dépens que tout ce qui a des bras et des yeux n’est pas forcément humain. Pourtant, pas de zombies ici, mais de quoi s’agit-il alors ?

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Les fantastiques nouvelles

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Extrait

À bras raccourcis

Un chien hurle à la mort. Son cri de détresse résonne, se propage comme une mise en garde. Son propre écho glacial lui répond à demi étouffé par la pesante brume des collines.

La nature engourdie peine à se réveiller. Les premiers rayons de soleil se fraient un chemin. La cime dégarnie d’une forêt émerge, un oiseau noir s’extrait de la grisaille. Un grand corbeau à la sinistre robe tournoie, s’élève en suivant les volutes invisibles. Il scrute la forêt. Son regard se fixe, pointe au milieu de l’étendue un endroit encaissé, plus sombre.

Il plonge dans sa direction, s’y engouffre et disparaît, avalé.

Le corbeau virevolte en silence au milieu du feuillage d’un arbre séculaire. Le géant occupe l’espace. Ses longues branches tortueuses s’élancent, serpentent en tout sens sur une vingtaine de mètres. À leur extrémité, les branchages penchent, se ploient menaçants vers le sol, tels de grands bras avides prêts à saisir les infortunés passant à proximité. Le vent les fait frémir d’impatience. Le réseau des ramures chargé de feuilles tamise la lumière, posant une ombre étouffante sur le lieu.

Le corbeau entame son approche, agite les ailes pour ralentir sa course et se poser sur une branche maîtresse. Il rebondit et se stabilise. Son perchoir offre une vue panoramique. Sous le grand arbre, la brume recouvre un grand espace dégagé.

De sombres nappes de brouillard enveloppent le lieu. Elles réagissent à l’arrivée de l’intrus. Un chuchotement confus de voix apeurées s’en élève. Les masses informes, contrariées, s’agitent. Elles s’affolent, se déplacent par à-coups désordonnés, en allant et venant sans buts apparents.
Les voix marmonnent une plainte presque inintelligible.
alerte… danger…
Les masses sombres se désagrègent et se dispersent dans l’air, se cachent dans les buissons, pénètrent le sol. Leur disparition soudaine laisse place à un calme inquiétant.

Au sol, seules les pierres de la taille de têtes humaines parviennent à pousser. La mousse s’y amasse au fil du temps. Quelques frêles tiges d’arbres se battent en duel, peinant à survivre face à la concurrence impitoyable du géant.
En périphérie, là où la compétition avec les racines de l’arbre se fait moins oppressante, les buissons se sont acclimatés, croissant jusqu’à hauteur d’homme.

Le corbeau se déplace par petits bonds à la recherche d’un meilleur emplacement. Les branchages vibrent sous les rebonds, entraînant la chute de multitudes perles de rosée. Le corbeau les suit du regard.

La douche froide s’abat en trombe sur un buisson. Il s’anime, un grognement monte, un soubresaut s’ensuit. Les feuilles bruissent, comme parcourues d’un grand frisson. Une onde progresse dans le fourré vers sa sortie.

Le mouvement s’arrête. Deux yeux jaunes luisants percent le feuillage touffu. Un museau effilé s’avance, pointent deux terrifiants crocs acérés, une tête émerge. Un loup gris sort du buisson. Il s’étire sur toute sa longueur et se secoue avec énergie.

Des gouttes sont projetées en tout sens et s’écrasent sur les pierres alentour. Un murmure de mécontentement s’élève.

Le loup grogne en direction du matelas de feuilles mortes et se met en mouvement. Il s’appuie sur ses pattes massives et d’un bond atterrit sur la première pierre à trois mètres de lui. Il ne s’y attarde pas. Il saute de pierre en pierre franchissant avec agilité le lit de feuilles mortes.
Il se dirige droit sur un chemin forestier qui disparaît avalé par des buissons touffus.

Dans son dos, un tas de feuilles de la taille d’un poing frémit, et se soulève. Le mouvement est discret. Deux petits yeux mystérieux apparaissent dans la pénombre. Ils épient le loup.

Le loup s’immobilise au niveau des buissons. Il tourne la tête en direction des yeux-espions qui tardent à se fermer. Le petit tas de feuilles s’affaisse et se fond au reste des feuilles mortes.
Défiant, le loup montre les crocs, et disparaît sans un bruit dans les buissons s’enfonçant vers les sous-bois lugubres.

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