Fleuve rapides

L’écriture est parfois un long fleuve tumultueux

Bien qu’écrivain débutant, je me retrouve avec trois manuscrits en cours d’écriture :

– un sur le voyage (bien avancé, certainement terminé en début d’année prochaine)
– un autre de genre « Trash » – genre affectionné par Despentes ou Palahniuk (garni de soixante pages de préécriture, et ayant une fin connue)
– un dernier se déroulant dans un univers d’héroic fantasy (celui avec le plus de travail, mais peut-être le plus excitant pour l’esprit faisant face à une œuvre gigantesque)

Quand on n’a jamais pris la plume, on peut se demander : « comment fait-on pour écrire ? Par où commencer ? »
La réponse de Normand : « ça dépend ! »

Les trois histoires citées ci-dessus servent parfaitement la réponse.

Le récit de voyage est basé sur une histoire vraie, des faits qui ont eu lieu. Des événements traçables à partir de la mémoire des personnes les ayant vécus, d’un carnet de route et d’un blogue. L’histoire est connue d’avance ; il n’y a pas à dévier du fil principal.

La part de l’imaginaire est très restreinte, limitée à des ajouts pour faire connaître les personnages principaux. Personnages qui n’avaient pas pris la peine de se détailler dans leur carnet de voyage – se connaissant déjà –.

Suivre le fil d’une histoire connue par l’auteur dans les moindres lignes est très ennuyeux. La création reste toutefois possible, elle se fait alors dans le style de l’écriture.

Ce dont je ne me prive pas ; je me fais plaisir – là est bien l’essentiel –, utilisant un style littéraire classique.

Le genre « Trash » quant à lui est une succession de jets, de brainstorming solitaire couché sur le papier au fur et à mesure de l’apparition des idées. Certaines parties de l’histoire sont travaillées, d’autres épurées, des idées sont lancées sans grand contenu, d’autres développées. Certains paragraphes sont considérés parfaits dès le premier passage, d’autres comme n’ayant pas leur place dans la version finale.

Le grand problème de cette méthode est la difficulté de s’y retrouver dans la construction du livre au fur et à mesure que celui-ci s’étoffe.

J’en suis arrivé à une soixantaine de pages écrites, et sans logiciel adéquat – que je ne possède pas encore – je perds énormément de temps à réorganiser les paragraphes pour ne pas m’y perdre.

L’avantage est la progression rapide au commencement ; l’imagination est excitée. Pas de crainte de la page blanche, elle se noircit très vite ; l’écriture se fait au ressenti, au feeling.

Des séances intenses de vingt-cinq minutes permettent d’écrire en moyenne une page.

Le dernier genre implique une vision d’un univers inconnu du lecteur. Il faut pour garder une cohérence, construire un monde, jouer à Dieu. Les personnages sont travaillés, ont droit à leur propre histoire avant même d’apparaître dans le livre. Beaucoup de préparation, de documentation en amont de l’écriture même de l’histoire.

Au moment de l’écriture, il n’y a plus qu’à piocher dans les décors, les personnages et leur histoire. Le livre s’écrit alors de lui-même. Pour ne pas tomber dans la lassitude d’une histoire déjà connue d’avance, le plan écrit en amont ne l’est que dans ses grandes lignes. Les détails pouvant réserver des surprises, des apparitions d’idée qu’il faut alors réussir à caser dans la structure rigide de l’histoire.

Trois histoires, trois façons de les aborder.

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